vendredi 19 février 2010

Au sud rien de nouveau.

Encore une semaine totalement infructueuse qui s’achève. Je suis toujours à El Calafate. J’essaye de battre mon record qui consiste à rester au lit le plus longtemps possible. Pas facile. Je suis arrivé à 15 heures (pas d’affilées, trop éprouvant pour les nerfs!). Entre les passages à l’horizontal, je mange des plats en sauce que je m’occupe à cuisiner. Pas de doute que je vais reprendre les quelques kilos que j’ai perdus durant le voyage. Le seul défaut de cette technique est que j’emmagasine tout autour de la ceinture abdominale. Si on rajoute le fait que je me lave les dents 6 fois par jour (très ludique comme occupation!), on arrive à 24 heures, soit une journée de plus de perdue.

Dernière nouvelle de mon super mécano : encore une semaine avant que le moteur ne revienne à Rio Gallegos. Sincèrement je me perds en conjecture. La solution la plus logique est que je sois en train de me faire arnaquer. Mais, étant d’un naturel naïf, j’essaye de me convaincre que j’ai juste à faire à des imbéciles incompétents. Donc nous voilà passé de quatre jours initialement à trois semaines complètes, et c’est sûrement pas fini. Je me vois encore ici pour noël, moi. Dernière conversation téléphonique aujourd’hui avec le suspecté malhonnête larron. Mensonges encore plus gros que la dernière fois, je m’énerve encore une fois, puis finalement le chat sort du sac. Il me demande si je connais la procédure pour vendre légalement la moto en Argentine. Nous y voilà donc! Je ne sais pas si je me suis fait bien comprendre cette fois-ci, mais il a eu sa chance d’acheter et maintenant que j’ai entamé la procédure que nous intitulerons faute de mieux : «réparations», pas question de faire machine arrière.

Donc rien d’intéressant à vous narrer. Je fais déjà parti des meubles dans cette auberge, j’essaie juste de ne pas trop prendre la poussière. J’y vois défilé comme des comètes des voyageurs de tous horizons. Français, allemands, chiliens, argentins, chinois, italien, portugais, suisses, belges, britanniques, monténégrins (c’est plus rare), hollandais, américains et bien d’autres.

Et moi je suis là, planté comme un légume. Au gré des hasards j’engage des conversations avec certains d’entres eux. On parle de tout, du futile à l’intéressant, ce rôle ne me convient pourtant pas. Pas moyen de sortir de mon esprit ce problème qui m’immobilise ici en me demandant si j’ai pris les bonnes décisions au bon moment, semblant condamné à finir ce voyage sur une note tellement discordante que son grincement à mes oreilles terni tout le voyage.

Je n’ai pas pris d’autres photos, mais voici deux liens vers des sites de voyageurs que j’ai rencontré récemment.

Gilles, motard québécois sur la même route que moi, qui remonte d’Ushuaia (heu! Avec un peu plus de succès mécanique et sur une plus ample durée avec le double de kilométrage jusqu’ici).

http://www.americasonbike.spaces.live.com/

Laura et Wagner qui en sont à 9000 kilomètres à vélo depuis avoir quittés leur Costa Rica natal. Un site avec des photos exceptionnelles, qui me font même rêver, moi qui suis passé dans la plupart des endroits qu’ils ont traversés, c’est tout dire. En prime ils sont très gentils.

http://suramericaencleta.com