dimanche 14 février 2010

La Terre De Feu, sauvage comme décor.




Par l’intermédiaire d’Éric j’ai rencontré Claire et Jean. Nous ne nous connaissions pas ni les uns ni les autres et en 12 minutes montre en main, nous décidions de louer une voiture et partir camper dans les espaces sauvages de la Terre de Feu. C’était risqué comme pari, les chances que nous ne nous entendions pas restant assez élevées. Finalement, encore un coup de chance, malgré que notre seul point commun fut notre francophonie nous nous entendîmes fort bien. Jean en plus d’avoir un bon sens de l’humour est un guitariste hors pair et les soirées autour du feu de camp furent des plus joyeuses. En plus il a été boy scout et peut allumer un feu avec du bois mouillé sous la pluie par 3 degrés avec 110 kilomètres heure de vent. Claire n’a pas encore 20 ans mais elle promet. Je fus, agréablement surpris par sa culture, son intelligence, sa vivacité d’esprit, sa maturité et son sens de l’aventure. En plus elle a le bon sens d’avoir des goûts musicaux et cinématographiques très proches des miens. Nous fîmes donc front contre les éléments. Pluie, vent et froid ne nous laissèrent pas tellement de répit. Les paysages sont magnifiques dans leur désolation. Ils sont appropriés à l’idée que l’on peut se faire du bout du monde. Les averses battent presque sans trêve cette terre acrimonieuse, les vestiges de forêts rompues par les vents démentiels qui soufflent ici sont témoins de la violence des éléments. Nous vîmes beaucoup plus de guanacos et de chevaux que d’être humains durant ces trois jours. Les estancias, ces propriétés immenses, jalonnent la pampa de loin en loin pour nous rappeler que l’homme avait dans sa folie de conquête aussi prit possession de ce territoire. Nous campions sur le bord de rivières bordées d’herbe verte, essayant de trouver l’abri de quelques rares bosquets où notre feu sécherait nos vêtements gorgés d’eau par les pluies intermittentes qui marquaient sans faillir nos randonnées pédestres. J’ai encore eu une des bonnes idées qui me caractérise. J’ai trouvé que ce serait une bonne idée d’aller se baigner dans une de ces rivières glacées. Pas de chance mes compagnons n’ont même pas été difficiles à convaincre. Je ne vous dirais pas que nous sommes restés dans la rivière pendant deux heures, mais finalement l’amplitude thermique entre l’air et l’eau est plutôt faible et ce ne fut pas trop difficile de se mettre à l’eau. C’est très vivifiant comme expérience, et grâce à Jean le feu de bois nous attendait à la sortie.

Oui, à bien y penser j’ai très bien fait de me rendre jusqu’à Ushuaia.




Les castors importés du Canada sont devenus une plaie tellement ils se sont bien acclimatés, leurs traces sur les arbres rongés sont incontournables.








Devinette. De quel côté souffle le vent?