lundi 1 février 2010

Santiago.


«Il meurt lentement celui qui ne prend pas de risque pour réaliser ses rêves. Ne te laisse pas mourir lentement! Ne te prive pas d’être heureux». Pablo Neruda.

Rouler au Chili c’est facile, mais comment un pays qui a produit un poète comme Pablo Neruda peut-il avoir nommer ses régions administratives avec des chiffres romains? À chaque fois que je change de région et vois cette horreur, région III, région IX, je frémis d’angoisse et m’imagine bel et bien dans le monde de paperasserie de Gilliam.

Je ne voulais pas aller à Santiago. Une autre grande ville pensais-je. Mais j’avais besoin de nouvelles garnitures de frein arrière. Celle que j’avais à vil prix acheté sur E-Bay se révélant de fort piètre qualité et s’usant très rapidement. J’aurais eu tort de ne pas y aller finalement. Avec un peu d’imagination, ce dont je ne suis pas excessivement pourvu, mais faisons «comme si» le temps de quelques secondes, on se serait cru dans Paris une journée d’août. La chaleur avait progressivement augmentée en allant vers l’intérieur des terres. La route depuis Valparaiso, lendemain de festival oblige, était joliment ornée sur ses bas côtés de dizaines d’auto stoppeurs rentrant chez eux.

La circulation urbaine était presque inexistante et je me faufilais sans peine jusqu'à la rue des marchands de choses en tout genre pour motos. Un bon kilomètre sur une rue où on ne trouve que des boutiques d’accessoires pour moto. Le paradis du motard en quelque sorte. Je ne trouvais pas de rétroviseur (celui perdu en mer n’avait toujours pas de remplaçant) mais repartais avec mes freins.

Direction le sud, j’arrivais deux jours plus tard chez Javier le frère de mon excellent ami Gustavo. Encore une fois : quel accueil!!!

Nourri, blanchi et dorloté, je me voyais bien rester là jusqu’à l’hiver prochain, moi.

Mais après une excursion sur l’île de Chiloé sous les averses intermittentes je partais vers l’Argentine, où il faisait sans doute encore plus froid, mais où il ne pleuvait pas.

Passage de frontière simple comme bonjour, enfin plutôt simple comme buenos dias.

La pluie arrêtée par les Andes cessait de l’autre côté des 42 kilomètres de no man’s land séparant Chili et Argentine. Je restais cependant dans les nuages et surtout dans le froid.

Mais étais débarrassé des péages, au détriment de l’état des routes je le reconnais. Le cœur léger j’attaquais le pays où se terrait au bout de la route la destination clef de ce voyage : Ushuaia. Pourtant, plus j’y pensais plus je me disais que je n’avais vraiment rien à y faire.



Sur la place d'armes des prêcheurs se partagent chaque coin pour des sermons enflammés.
Certains ont plus de moyens, ici un prêche en musique, assez rock 'n roll.

C'est vrai qu'en altitude la réception est meilleure.
Première ville où les tags sont un tel phénomène depuis le début de ce voyage.



Philippe Druillet ne renierait pas celui-ci je trouve.