vendredi 29 janvier 2010

Valparaiso.


Il faut que je commence à faire un peu confiance à la vie et à ce qu’elle m’amène. Je crois que ce qui m’est arrivé à Valparaiso en est la meilleure preuve. Le temps est venu pour Andrea et moi de faire chemins à part. Son voyage se termine pour le moment, il doit retourner en Italie quelques mois pour raison professionnelle et va momentanément interrompre sa traversée du continent à Santiago.

Nous avions fait bonne route vers la capitale chilienne. Subtilement le vert s’installe dans le paysage. Une touffe d’herbe, puis deux. Un buisson par ci, un arbuste par là et mille kilomètres plus loin on voit enfin un arbre.

C’est donc dans un bar du centre de Valparaiso que nous nous avons pris un dernier capuccino. Notre accoutrement attire toujours l’attention et nous avons commencé à parler avec les trois jeunes femmes qui se trouvaient à côté de nous, accoudées au bar. Elles avaient la programmation des spectacles du festival culturel de Valparaiso qui promettait de ne pas manquer d’intérêt. Pas assez pour convaincre Andrea de rester, mais moi qui était déçu de voir cette ville dans le froid et sous une couche basse de nuages, j’allais en profiter. Je n’avais pas encore trouvé d’hôtel et je compris que pour cause de festival cela serait quasiment impossible. Je décidais de ne pas m’inquiéter, et je suivais Daniela, Macarena et Maria-Jose pour une pièce de théâtre. Un peu de culture dans ce voyage, ça ne va pas faire de mal. L’avion rouge, pièce satirique et absurde. Le côté absurde j’ai bien vu, le côté satirique moins j’avoue. En sortant du bar je jette un œil sur ma moto pour voir et juste derrière se stationne une BM 650 GS. J’ai laissé tombé mes 3 chiliennes pour faire la connaissance de Bjorn, un allemand. J’y ai vu un signe du ciel. Je venais de perdre mes deux compagnons de route et voilà qu’aussitôt je m’en trouvais un autre, la chance incroyable. Après deux minutes avec lui, je savais que ce n’était pas mon nouveau partenaire. Il était vraiment sympa, mais son stress commençait déjà à me gagner. Il paniquait pour sa moto, qu’allait-il arriver dans la rue de nuit en plus. J’ai culpabilisé un peu, moi qui laisse la mienne sans jamais l’attacher et cette fois-ci encore pire de nuit. Il fallait absolument qu’il trouve un hôtel tout de suite avec stationnement. Je lui ai souhaité bonne chance et j’ai rattrapé mes intellectuelles chiliennes.

Nous sommes ensuite aller à un concert en plein air et c’est ainsi qu’à trois heures du matin après une petite bière je me suis retrouvé seul avec ma moto sur un trottoir de Valparaiso, sans savoir où dormir. J’essayais en vain quelques hôtels, même des chers. Sans trop m’inquiéter je sautais en selle et me disait que je trouverais bien quelque chose vers Con Con. Avec un nom pareil c’est le genre d’endroit où il doit y avoir de chambres de libres. Au premier feu de circulation auquel je m’arrêtais un scooter piloté par une dame fort élégante ayant comme passager un monsieur apparemment un peu gris se plaçait à mon côté. La dame me demandait si j’aimais le Chili. Je ne sais trop pourquoi je répondais que oui, mais que j’aimerais mieux si j’avais un endroit où dormir.

Elle n’a pas réfléchi une seconde et m’a répondu : «Suis nous!».

Alors j’ai suivi. Oui l’espace d’une seconde je me suis dit que j’étais peu être en train d’être enlevé (de mon plein gré, faut le faire!) par des membres d’une phalange d’Al Qaeda active en Amérique du Sud pour être échangé contre quatre grammes d’uranium, je me voyais déjà en photo avec le New York Times du jour pour prouver que j’étais encore en vie. Mais j’ai vite chassé cette idée, pas mal certain que Ben Laden n’aurait pas approuvé une femme blonde sans voile pilotant un scooter dans les rues tortueuses qui mènent sur les hauteurs de Vina Del Mar.

Arrivé chez eux je faisais la connaissance de Daniela et Pepe. Oui, je sais ce que vous pensez. En fait je ne voyage pas et j’utilise photoshop pour me «copier-coller» sur des photos que je trouve sur internet et que là je suis à cours d’idée et que je vous invente la rencontre de deux personnes qui s’appellent Daniela le même jour. Mais non, je vous jure c’est vrai tout ça!

Donc Daniela (la deuxième du jour) possède une magnifique maison avec une vue superbe sur la baie. Cette rencontre vaut aussi son pesant d’or, car Daniela est une personne aussi fantasque qu’elle peut être sérieuse et nous avons bien rigolés tous les trois. Je suis même rester une nuit de plus à abuser de leur hospitalité et profiter de l’appartement privé au dernier étage de la maison qu’on me laissait occuper, sans compter que Pepe est un chef quand il s’agit d’accommoder les fruits de mer.


La pièce de théâtre, l'avion rouge.
Devant un completo. Hot dog avec choucroute, avocat, tomate et mayonnaise. Très nourrissant.
Daniela et Pepe.



On est aussi allé à la plage, aucun intérêt.




Soir de fête, et ils n'ont pas prévus de toilettes portables...