dimanche 10 janvier 2010

Lima, adieu mes beaux 200$.

Lima est une gorgone tentaculaire. Huit millions d’habitants s’entassent avec plus ou moins d’harmonie, coincés entre collines et mer.

La ville est ceinturée de bidonvilles tous plus glauques les uns que les autres. La pollution y est infernale et la crasse a envahie sans vergogne presque tous les quartiers.

Non sans quelques difficultés nous avons déposés les motos dans un atelier qui se dit spécialiste des grosses motos japonaises. Elles devraient être prêtes demain vers dix heures. Sebastian m’ayant lâché là pour retrouver une amie, je me trouvais un hôtel pas cher du tout, ce qui à Lima n’est pas facile, en plus j’avais le privilège de partager ma chambre avec quelques cafards de taille assez raisonnable dans le monde passionnant des insectes.

Lima est une ville qui a sans doute de nombreux intérêts pour le touriste. Mais, pas pour le touriste piéton. Les distances sont grandes entre les endroits valant une visite. La plupart des bâtiments historiques datent d’après le séisme de 1746 et sont de toute façon noirs de saleté. La place d’armes de nuit par contre m’a beaucoup plu. J’eus recours au bus et aux taxis pour mes divers déplacements. Les taxis aiment les touristes. Et j’ai beau essayer, il n’y a rien à faire on me prend encore et toujours pour ce que je suis. Il n’y a pas de compteurs dans les taxis, ce qui au départ ouvre champ à la discussion. Personnellement, je ne le fais pas exprès, quand le chauffeur me donne son prix (à fixer avant d’embarquer, bien sûr) j’explose de rire. Je propose le tiers, et on s’arrange pour environ la moitié. Ce qui j’en suis certain est encore plus que pour le résident de Lima, mais moins cher que la prise en charge seule à Montréal.

La rue de mon hôtel offre aussi pour le curieux un spectacle très distrayant. Il y a là plus de travestis que je n’en ai vu de toute ma vie. Il faut les voir s’éparpiller sur leurs talons aiguilles en poussant des petits cris effarés, comme un vol de perdrix surpris par le promeneur du dimanche, dès qu’une patrouille de police se pointait dans la ruelle. Ce qui semble arriver plus que souvent.

Me doutant que les motos ne seraient pas prêtes, je me pointais au garage peu après midi. Mon moteur n’était même pas encore ouvert.

La V-Strom fut terminée vers 15 heures, et le mienne vers 21 heures. Nous nous faisions soigneusement arnaquer au passage, et je me voyais personnellement délesté de pas loin de 200 dollars. Pour un ajustement des soupapes dans un pays où la main d’œuvre est si peu payée, c’est pas donné! On ne partirait pas vers Nasca aujourd’hui. Effectivement la montagne n’ayant pas voulu de nous, nous montions vers Cusco par la panaméricaine, autant jeter un œil sur cette curiosité au passage.




Du déjà vu non?




Belle chambre, avec vue sur les poubelles.