samedi 16 janvier 2010

Le Lac. Avec un grand L.


La route qui mène de Cusco à Puno n’est pas toujours en très bon état. Sans doute même qu’il c’est empiré avec les pluies diluviennes des derniers jours. Au bout du 978ème, il y a un nid de poule de que je ne suis pas parvenu à éviter. Un rayon de la roue avant est cassé et la roue a pris du voile. C’est surtout embêtant à basse vitesse où le flou dans la direction est assez pénible, principalement que je remonte les files de voitures. Le point fort de la route étant le passage d’un col à 4332 mètres. Le Pérou est le pays qui a le moins de panneaux indicateurs. Et aussi l’endroit où on nous sert le plus le fameux ‘toujours tout droit’. Perdu dans un petit village pour la quatrième fois on nous diait tout droit sans que nous ne paraissions plus près de la sortie. Sebastian a eu un coup de génie. Quand on lui répondit une nouvelle fois tout droit, il a demandé tout droit jusqu’à se qu’on tourne à quel endroit? Réponse : quatrième rue à droite.

Nous sommes arrivés à Puno juste à temps pour attraper un tour guidé vers les îles flottantes qui ont fait la renommée du lac Titicaca.

Les Uros ont une culture assez intéressante. Leur mode de vie est assez particulier il faut le reconnaître. Le fait qu’ils aient leur résidence permanente sur des îles artificielles faites d’un genre de roseau est en soit plutôt unique. Chaque île à une durée de vie de 12 ans maximum. Deux fois par mois, il faut refaire le sol avec de nouvelles coupes fraîches.

Marcher sur cette surface spongieuse est assez déroutant quand on se dit que les gens vivent dessus à plein temps. Une famille par île, répartie sur une quarantaine d’îles, occupe une petite baie abritée des vagues du lac. Ce sont des gens très affables et accueillants, qui bien sûr vivent du tourisme, mais dont on sent la nature pacifique.

Pour nous rendre en Bolivie nous avions deux choix. La Panaméricaine, ou bien passer par Copacabana. Nous étions d’accord pour le second de ces choix, plus pittoresque.

À la sortie de Puno nous avons rencontré Andrea. Motard Italien sur sa KLR 650. On a décidé de se rendre ensemble à La Paz. Le passage des douanes fut assez facile. Trois coups de tampon de chaque bord de la frontière. Au passage, les trois policiers de l’enregistrement des permis de conduire ont tentés de nous soustraire quelques Bolivianos. Ils ont d’abord dit à Sebastian qu’il nous fallait payer pour le service offert, il a commencé à renâcler et est sorti sans que je n’ai saisi le fin mot de l’histoire. À mon tour ils ont changé de technique et m’ont dit que je devais payer une ‘contribution volontaire’. J’ai répondu que si c’était volontaire je choisissais une contribution de zéro. Ça ne leur a pas forcément fait plaisir j’ai l’impression. En retrouvant Andrea et Sebastian à l’extérieur je leur demandais quelle était leur contribution. Un total de zéro. Pas une bonne journée pour la police bolivienne.

La route choisie est incroyable. Le lac Titicaca est d’une beauté incroyable, les nuages des orages alentours se réfléchissant dans l’eau calme, les sommets enneigés contrastants avec les collines et plateaux que nous parcourions. L’immensité du lac en elle-même est assez saisissante, quand on pense qu’il se trouve aussi haut au dessus du niveau de la mer. Un spectacle à couper le souffle, à moins que ce ne soit le fait d’être à une altitude de 3800 mètres qui ne nous coupe la respiration.