jeudi 14 janvier 2010

La cité perdue.


C’était un rêve de gamin. On avait aux alentours de 10 ans, avec mon frère et mes deux cousines. On formait un club très soudé. Et puis on s’est totalement perdu de vue. Grâce à internet l’an passé, ma cousine Emmanuelle a retrouvé ma trace et elle m’a rappelée un souvenir de cette époque. On découpait dans des catalogues divers les photos de l’équipement qu’il nous faudrait pour partir en expédition vers Machu Picchu. M’y retrouver tant d’années après (mais on ne va pas les compter non plus) est un moment assez magique de ce voyage. D’accord il a fallut se lever à deux heures du matin parce qu’on a, sur les conseils de Paolo pris le moyen le moins cher de s'y rendre, qui inclus un taxi, deux bus, un train et de la marche à pied (et la même chose pour le retour!). D’accord il a plu toute la journée. D’accord vous allez me dire que ce n’est qu’un tas de pierres moussues.

Mais bon, même si le site n’avait aucun intérêt, poser le pied dans un lieu aussi symbolique, aussi lié à des espoirs, des idées qu’on se fait de la vie qu’on mènera une fois adulte, ça ne peut qu’être un moment hors du temps. Finalement peut m’importe que la pluie est bouchée la vue du site la grande majeure partie de la journée. J’ai passé des heures que je n’oublierais jamais sur cette montagne. Il était assez facile de trouver de endroits tranquilles, où perdu dans la brume je n’avais pas ressenti une telle sérénité depuis bien longtemps. J’ai tenté de réfléchir à ce voyage, ce que je lui demandais. En vain. Les instants qui s’écoulaient, comme la pluie sur les pierres taillées, se suffisaient à eux-mêmes. Ils n’avaient pas besoin de justification, de raison d’être, de but. Ils étaient, un point c’est tout et pour une fois j’avais conscience de cet état de fait.

Je ne vois pas quoi vous dire de plus sur ce site que vous ne trouverez dans Wikipedia. Son importance à mes yeux dépasse sans doute des faits historiques captivants que j’occultais la plupart du temps pour mes rêveries intérieures.

Malgré tout, constante de l’histoire humaine, comment ne pas être impressionné en voyant que quelques personnes de pouvoir ont réussi à contraindre une majorité pour réaliser une œuvre aussi titanesque. En voir des photos ne donne pas la pleine mesure du travail démesuré qui a été accompli pour réaliser cette ville sacrée.

Au moment où nous montions dans le train pour Ollantaytambo, il a cessé de pleuvoir.


Feuilles de coca en infusion.















Le poncho est à la mode cette année.