lundi 18 janvier 2010

Drame á 4000 métres.

Je dois ici rompre l’ordre chronologique des mes messages, pour une raison des plus tristes. J’ai préparé mon texte sur la journée passée à La Paz. La plus belle journée de moto de tout le voyage. Hélas cela attendra.

Hier matin nous étions à mi-chemin entre Ururo et Uyuni en Bolivie. La piste est difficile. Beaucoup de sable, de la «tôle ondulée» ou «planche à laver» suivant le pays francophone où l’on se trouve, et quelques belles portions roulantes bien compactées.

Certaines belles lignes droites nous permettaient de rouler à 90 ou 100, parfait pour diminuer les vibrations des ondulations de la piste, il faut juste se méfier des lamas ou vigognes qui traversent la piste, car sur le sol sablonneux hors de question de freiner. Sebastian en est à sa deuxième journée de hors-route, il suivait sans mal notre rythme, il apprend vite et est plutôt doué pour la moto. Après une pause pipi-photo, il a décidé de prendre la tête du peloton. Au bout de quelques kilomètres, les conditions de pistes se sont sérieusement dégradées. J’ai ralenti l’allure, le sable devenant assez profond par endroit et bien piègeux. Andrea qui me suivait quelques centaines de mètres en arrière pour ne pas manger trop de poussière a fait de même. Par contre les volutes de sable soulevés par le passage de la V-Strom se faisaient de plus en plus distant.

Pour finalement disparaître. Pour une mauvaise raison.

Quand j’ai rattrapé Sebastian il gisait sans bouger à un mètre de sa moto couchée sur un talus sablonneux.

Il était conscient, mais souffrait de la hanche et de l’épaule gauche, sa tête avait heurtée le sol violement. Nous étions au milieu du désert, à 170 kilomètres de la ville de moindre importance. Je restais avec le blessé pendant qu’Andrea faisait demi tour pour essayer de trouver du secours. Il revenait une heure plus tard avec une ambulance. Il avait réussi à localiser un dispensaire de montagne, comme il y en a éparpillé dans les Andes pour les bergers qui vivent isolés dans les environs.

Il fut conduit à Uyuni, pendant que nous restions en arrière pour trouver une solution pour sa moto. Andrea et moi ignorions que notre journée serait encore très longue.




Un moment de détente avant le drame.

Bel endroit pour un accident, mais trés tranquille par contre.