vendredi 22 janvier 2010

Les hauts plateaux.



Y a un nouvel Omo?

De La Paz nous avions décidés de nous approcher le plus près de Uyuni possible. Nous savions que l’asphalte se terminait bientôt, et que la cadence serait plus basse. La Bolivie possède 2500 kilomètres de routes bitumées sur les 49 000 que compte le pays.

Après avoir récupérer les motos au garage et essayer de trouver un nouveau casque pour Sebastian, nous partions vers le sud.

Notre intention était de camper. Ça n’a pas marché. Les mauvaises conditions de pistes, la pluie qui s’annonçait, une tempête de sable qui s’approchait de nous, tout c’est ligué pour que nous y renoncions. Nous nous arrêtâmes dans le village de Santiago De Huari. La capitale de la bière locale, qui est en fait un village assez petit. Surprise toutes les auberges étaient pleines. Il y avait en ville deux mariages. Chacun notre tour nous avons essayer de trouver un endroit pour la nuit. Finalement j’ai parlementer avec une petite madame, propriétaire d’une boutique qui vend de tout sauf ce qu’on à besoin. Elle nous avait bien une pièce dans le jardin avec des lits, mais pas de draps. Affaire conclue, pour 2$ chacun on déballait nos sacs de couchage.

Sebastian qui n’est jamais à cours d’idée pour occuper le temps a proposé que nous allions faire du «wedding crashing». Sport rendu populaire par un film hollywoodien et qui consiste à s’inviter à un mariage. Sebastian avait un plan simple : on était des amis de Paolo lui-même ami du marié. Je me demande où il va chercher des trucs pareils.

Ça a vraiment bien marché, bien que les gens ont toutO de suite vu que nous ne venions pas du coin et que les blousons de motos ne font en général pas partie de la panoplie du parfait petit invité à un mariage.

Moi qui ne suis vraiment pas un adepte de ce genre de réception, j’avoue que nous nous sommes bien amusés, et avons rencontrés des gens fort sympathiques.

C’est de bonne humeur que nous prenions la route le lendemain, insouciants et ignorants du fait que c’est à l’hôpital que l’un d’entre nous dormirait ce soir là.

Après l’accident narré plus bas dans ce blog, nous avons discuté nos options pour prendre soin de la moto de Sebastian. Andrea était pour attendre le passage d’un camion et lui monnayer un transport jusqu’à Uyuni. Moi je n’y croyais pas trop, vu que depuis le temps que j’attendais à cet endroit il était passé une voiture (qui avait manquer de m’écraser alors qu’au milieu de la route j’agitais les bras en signe de détresse, il avait foncé ce brave conducteur, me prenant sans doute pour un lama errant dans la pampa) et cinq minutes après l’arrivée de l’ambulance, un autobus. Après quelques heures d’attente infructueuses nous essayons mon plan. Nous avons camouflés la moto derrière une dune, sous des buissons que l’effort d’arracher avait été assez pénible du fait des 4000 mètres d’altitude et rouler jusqu’au prochain village.

Pas de chance non plus, personne dans ce trou pour nous louer ses services et sa camionnette. Par dépit nous avons décidés de manger dans le resto devant lequel nous étions arrêtés. Finalement le propriétaire se proposait pour la modique somme de 250$ américains de nous amener la moto le lendemain à Uyuni. Somme que nous ramenions à 100$ après quelques négociations assez vives.

Il nous restait à aller récupérer l’engin dans le désert ce qui ne nous enchantait ni l’un ni l’autre. Refaire le chemin en sens inverse sur une piste difficile à deux puis encore une fois avec l’autre moto ne nous paraissait vraiment pas une partie de plaisir. Nous nous mettions d’accord pour faire du stop jusqu’à l’endroit de l’accident et revenir à deux sur la moto. Compromis pas vraiment intelligent quand on y pense, mais qui nous satisfaisait tous les deux.

C’est dans la benne d’un camion rempli de pierre qui n’a pas dépassé le 25 à l’heure que nous retournions sur les lieux du drame (le mot parait fort mais pour nous, face à cette adversité au milieu du désert, à la souffrance de notre ami, c’était un drame).

Il était 17 heures passées quand nous nous mîmes en route pour couvrir les longs kilomètres qui nous séparaient d’Uyuni. Nous n’avons pas traîner en route et la piste c’est sensiblement améliorée. À mi chemin, alors que je roulais en tête, je fus surpris par un virage en S qui descendait dans le lit asséché d’une rivière bordé de sable mou. Je ne sais pas trop par quel miracle je ne tombais pas et sortais de ce piège sur mes deux roues. Je m’arrêtais quelques centaines de mètres plus loin, certain qu’Andrea, qui est bien meilleur pilote que moi, était passé sans encombres mais préférant en être sûr quand même. Je ne le vis point. Après quelques minutes d’attente je faisais demi-tour.

Je le retrouvais sur le bord de la piste, attendant que je m’aperçoive de sa son absence dans mon rétroviseur. Raison de sa pause : chaîne cassée. Un beau sac de nœud autour de l’axe de roue qui promettait d’être difficile à dénouer. Andrea pensait que ce serait impossible et à ce moment passait un pick-up. Il s’arrêtait aux signes de mon compagnon de voyage. Une fois l’affaire expliquée il attendit gentiment que nous allions nous occuper de la moto et une fois que nous eûmes le dos tourné est parti sans se retourner. Sympas les gens du coin, ou alors c’est moi qui leur fait peur. Ma moto est encore une fois tombée toute seule, poussée par le souffle d’un camion qui pssait en sens inverse. Cette fois ci, le boîtier de la caméra a cassé(désolé Didier!).

Andrea a eut deux chances ce jour là. J’ai un maillon rapide de rechange au cas où, et les chaînes de nos deux motos sont de même taille, des 520.

En 45 minutes nous avions démontés la roue, redressés tant bien que mal la chaîne bien tordue et remontés le tout. Par contre nous doutions d’arriver avant la nuit.

Nous avions raison!

La piste pour arranger le tout, c’est de nouveau fortement dégradée. De la tôle ondulée encore pire que le matin que la lumière des phares faisait paraître encore plus impressionnante. Des bancs de sable mou que nous ne voyions qu’au dernier moment, et surtout aucun endroit où nous arrêter. Juste le grondement de nos moteurs se répercutant dans le vide de l’altiplano bolivien.

À 20 heures, couverts de poussière, les muscles endoloris nous entrions à l’hôpital d’Uyuni pour prendre des nouvelles de notre ami. Il était groggy par les anti-douleurs, mais au moins ne semblait pas trop souffrir. Nous n’étions pas plus avancé sur son état, le radiologue n’était pas de service avant le lendemain matin.

À 21 Heures, Andrea et moi essayions de trouver un hôtel dans cette ville peu accueillante qu’est Uyuni. Battue par les vents du désert, noyée sous le sable, des papiers et déchets voletant dans la nuit fraîche tout y est pourtant cher, don de l’attraction locale, le plus grand salar du monde.

Cette journée fut la plus dure du voyage. Sans doute car les conditions de conduite étaient difficiles, mais surtout émotionnellement. Andrea ne connaît Sebastian que depuis trois jours, mais il est aussi secoué que moi. Nous avions hâte au lendemain.


Oruro, brève escale.


Domage, la photo ne rende pas l'odeur fétide du lieu.
Pique-nique dans le jardin.

On a réussi son «crashing» quand on est en photo avec les mariés.

Bien caché quand même, la moto.

Beau village pour chercher un dépannage.Sur notre camion de pierres.


On s'écrase à Uyuni, l'hôtel le plus cher depuis les États-Unis.