mercredi 20 janvier 2010

La route de la mort.

Le texte qui suit á été écrit avant l´accident de Sebastian décrit plus bas. Il est á La Paz, oú on lui a posé un platre. Il va bien, son moral semble au beau fixe pour le moment. Merci á tout ceux qui ont envoyés des messages de rétablissement, je transmettrai.







Sur les barges qui relient les deux berges du Lac Titicaca nous avons un peu mieux fait la connaissance d’Andrea. Nous avions déjà constaté que son style de conduite se mêlait bien avec les nôtres. Nous avions à tour de rôle mené le convoi et aucun de nous n’a dû se sentir trop ralenti par le rythme des autres. De plus il n’hésite pas à utiliser les trottoirs quand le besoin s’en fait sentir et avec sa moto plus agile il remonte encore mieux les files de voitures que nous. Il est du genre tranquille et nous nous sommes tous tout de suite bien entendu. On a même réussi à le convaincre de rester avec nous dans les environs de La Paz le lendemain, lui qui voulait partir vers Potosi. En effet moi je ne voulais absolument pas rater la ‘route de la mort’.
La route de la mort, c’est très surfait finalement. La preuve : je suis encore en vie!
C’est plutôt mal parti notre expédition aux confins extrêmes de la circulation en montagne. Il pleuvait dru sur La Paz ce matin là. Brouillard, enfin on était dans les nuages mais vu de l’intérieur cela ressemble à s’y méprendre à du brouillard, froid et route glissante ne nous promettaient pas une partie de plaisir sur la vieille route. Tous les membres de l’expédition n’étaient pas super partant pour la route de la mort sous la pluie.
On s’est engagé prudemment sur les premiers mètres de pierrailles glissantes. Sebastian n’a jamais fait de hors route, et était un peu nerveux. Andrea proposait d’ouvrir la route, je fermais la marche, notre novice était ainsi bien encadré. Sebastian est je pense ce qu’on peut appeler un naturel, il s’est rapidement mis en confiance et a pris son rythme. Du coup Andrea et moi on a tacitement pris une allure un peu plus soutenue, confiant que notre ami ne se mettrait pas en difficulté, et de plus nous l’attendions périodiquement.
Dire qu’on s’est éclaté serait encore peut-être en dessous de la vérité. À chaque arrêt je sais que le sourire d’Andrea était l’exact reflet du mien. Le temps c’est amélioré avec la descente vers Coroico, de pluie nous sommes passés à la poussière. Mais quel paysage, frôler le vide, surplomber ces précipices, passer sous les cascades qui occasionnellement tombent directement sur la route est un plaisir sans nom. Enfin libérée du poids des bagages ma moto répondait parfaitement à mes sollicitations et nous volions littéralement sur les pierres et les bosses de la piste. La route de la mort, est pour le moment le point fort de ce voyage. C’était du plaisir pur et la joie de retrouver des sensations de moto que je n’avais pas eu depuis longtemps. Marcher sur un volcan en éruption, était aussi un moment exceptionnel, mais c’était de la marche à pied, là c’était un plaisir de motard, totalement différent.
De retour à La Paz, nous allions tous les trois dans un garage moto (il y avait longtemps!). Les roulements de roues du KLR étant à changer, la V-Strom ayant perdue la moitié de boulons reliant les deux parties du cadre, et la Ténéré ayant besoin d’un rayon neuf et d’un redressage de roue avant. Nous en profitions pour faire les vidanges. L’incompétence des mécaniciens du coin étant digne d’annales. Nous finîmes par travailler nous même sur les motos, et surveiller de près les travaux. J’ai fait changer mes pneus, et ils ont trouvés le moyen de mettre l’arrière à l’envers. Je l’ai vu juste à temps.
Au moment de remplir mon réservoir d’huile, surprise, ils n’ont pas d’huile. Demain matin le magasin sera ouvert et ils iront en acheter. Il vaut mieux en rire je crois, nous partirons le lendemain un peu plus tard que prévu, pas si grave que ça après tout.





Devant les douanes boliviennes.


Acceuil exceptionnel chez Paloma, Miguel, et leurs filles (Agatha faisait dodo):




La route de la mort.








En bas de la route de la mort, un petit restaurant sur le bord de la route.













Mes potes ne voulaient pas l´essayer, j aurais bien mangé une poutine moi.







Un moment de fantasme pour Andrea et moi.























Les barges qui traversent de Copacabana. Moteur faiblard et fuites d´eau garantis










Un peu dans le désordre, la route de la mort, suite.