vendredi 8 janvier 2010

Toujours plus vers le sud.

Nous sommes restés deux jours à Trujillo. Il y a là des sites archéologiques intéressants et nous sommes hébergés chez Karina. Une autre personne adorable chez qui il n’y pas une nuit sans visiteur étranger. Nous sommes d’ailleurs rejoint le second jour par Ognen et son épouse Juan. Nous retrouvons en soirée un autre hôte de Trujillo et ses invités pour une agréable virée en ville.

Nous visitons d’abord Chan Chan. Vestiges de la civilisation Chimu qui a poussé assez loin l’art du château de sable. Des murs de 12 mètres de haut, 5 mètres à la base, et une ville de 250 000 habitants. Qu’il reste autant des ruines près de 600 ans après la chute de cette culture est assez sidérant, du sable mélangé à du guano!
Puis visite du Huaca de la Luna. Temple de la civilisation Mochica, antérieur, elle, à la civilisation Inca et ayant développée l’art des constructions en sable. Ils étaient aussi très friands de sacrifices humains. À la même époque l’empire romain avait les jeux du cirque, la barbarie étant une chose toute relative en ce triste monde.

Il fut finalement temps de partir pour Huaraz. Nous étions contraints de passer par Lima pour réparer nos différents problèmes mécaniques, mais nous ne souhaitions pas rater cette virée en montagne bien que les gens nous l’aient fortement déconseillés, car c’est la saison des pluies. Pour arranger le tout, pour la première fois du voyage je suis atteint d’une intoxication alimentaire. Je crois pouvoir la retracer à un cocktail du nom de Machu Picchu. Ognen souffre des mêmes symptômes et c’est la seule denrée que nous ayons tous deux consommés. Sans doute les glaçons qui s’y trouvaient.
À mi-chemin de Huaraz nous sommes arrêtés par un barrage routier. La route est fermée. Des éboulements empêchent tout passage. Sebastian part glaner des informations pendant que moi, ruiné par l’effort de retenir le délitement de mes tripes, m’endors sur les marches d’une maison riveraine.
Le dynamitage est en cours, mais les chances que nous passions aujourd’hui sont minces. Nous optons pour le demi tour et repartons en direction de Lima. La nuit nous arrête à Paramonga.
Pendant que Sebastian achète de l’essence chez un vendeur clandestin j’engage la conversation avec trois curieux qui s’étaient approchés pour voir les motos. Ils sont très cool et nous proposent de nous conduire à un hôtel. Nous trouvons le lieu un peu cher. Nos trois amis réfléchissent et finalement nous propose de camper dans une école qui appartient à la famille de Jose. Arrivé sur place on nous offre de dormir dans une des classe. Ce n’est pas le première fois que je dors dans une salle de classe, mais c’est la première fois que je le fait sur mon propre matelas.

Conduire sur la côte péruvienne, c’est traverser du désert. Les couleurs varient un peu du jaune à l’ocre, les formes aussi, du tas de pierres aux dunes fluides poussant leur langue avide sur le ruban d’asphalte. De rares villages poussent parfois à quelque distance de la route. Des maisons basses d’adobe battues par les vents semblent désertées. Pourtant en regardant mieux ces villages ne sont pas de villes fantômes, un chien dort à l’ombre ou un enfant cours d’une maison à une autre et le vent porte le bruit d’activité humaine jusqu'à l’intérieur de mon casque.
Parfois des villages plus importants à cheval sur la route permettent au voyageur de prendre du repos et manger un morceau. Caravansérails semi endormis sous le soleil, l’arrêt d’un camion ou de motos de passage y agite brièvement la torpeur ambiante.
Et puis il y a le vent! Violent, rageur, nous contraignant à rouler penchés la plupart du temps, lançant comme des milliers d’aiguilles des grains de sable dans les interstices de ma veste. À la fin de la journée mes poignets et mon cou rougis témoignent de l’obstination d’Éole à nous prendre pour cible. Doubler un camion est une épreuve à répéter dix fois, cent fois dans la journée. L’abri provisoire du mastodonte crée une sorte de bulle de tranquillité où le temps semble s’arrêter. Le sifflement du vent suspend son chant discordant pour quelques secondes et puis finalement nous gifle de nouveau avec semble t-il encore plus de force une fois le camion dépassé, nous projetant dans des oscillations brutales.
Mais pour briser la monotonie, les péruviens, qui sont patients, ont décorés le désert. Sur chaque buisson, ils ont posés un sac en plastique et un déchet quelconque pour égayer le tout. Le contre coup de cet effort artistique c’est que l’odeur d’ordure est omniprésente. Si une odeur devait définir cette partie du Pérou, ce serait, hélas, l’odeur des poubelles.

Invitantes toilettes de restaurant.





Karina.


Juan et Ognen.


Daniel et Mauricio.


Abraham et Sebastian.






Attention! Chutes de pierres.














Nos trois amis de Paramonga.











La classe comme je l'aime.




















































































Chan Chan.































































Huaca de la Luna.