lundi 28 décembre 2009

le sud de la Colombie

La moto de Sebastian ayant connue quelques problèmes nous n’avons récupérés nos engins que le lendemain de leur dépôt au garage. Pour ma part avec de l’huile et un filtre neufs, il ne me reste que l’air de mes pneus à changer. Il faut environ 4 à 5 heures pour rallier Cali de Medellin. Il était 13H30, on avait 4H30 de jour. Ça allait être serré. Surtout qu’il a fallut dire au revoir à Adriana qui nous a si gentiment accueillie et à tout le quartier. On a finalement mis en route à 14H30. Après des promesses que nous aurons du mal à tenir, comme revenir leur rendre visite un jour. Enfin c’est ce que j’ai cru comprendre, car je ne parle toujours pas l’espagnol, si ça ce trouve je leur ai promis de servir de parrain à leur prochain nouveau né, ou de repeindre leur appartement avant la prochaine neige.

Puis finalement on a pris le chemin des écoliers. Bon d’accord, on c’est un peu égaré. Oui, c’est vrai si vous insistez, on s’est franchement perdu. Pas faute d’avoir demandé notre route pourtant. Une bonne dizaine de fois. «Tout droit». Depuis les États-Unis c’est la réponse que j’obtiens dans 90% des cas. Je m’inquiétais bien à un moment d’avoir le soleil dans les yeux alors que nous allions en théorie vers le sud. Mais on a foncé quand même. Chacun se disant que l’autre le verrait si nous n’étions pas sur le bon chemin. Faut dire qu’en plus la route était plutôt agréable. De la belle route de montagne, virant à droite et à gauche, du pas vu depuis le Mexique. Et à deux c’est encore plus marrant. C’est finalement dans un petit village de montagne que nous nous sommes arrêtés pour un petit casse croûte. L’attroupement habituel n’a pas tardé à se former. Réponse à ma question pour savoir si nous étions bien sur le chemin de Cali : «Vous êtes bien perdus!». Ce qu’on ne veut pas entendre quand on nous à prévenu de ne pas quitter la route principale en allant vers le sud, car la guérilla est assez active dans le coin (lire les Farc). «Caliente», me dit un des riverains. Chaud! Ha bon!?

C’est pas le tout mais faudrait qu’on y aille nous :

«C’est par où alors?»

«Tout droit, mais dans l’autre sens.»

«Tout droit alors, mais on en vient de tout droit!»

Il nous restait moins d’une heure avant la nuit, on devait essayer de récupérer l’axe principal avant la fin de la journée. Mission accomplie, à la minute près, nous débarquions dans La Pintada. Un village relais où se croise trois routes importantes. Mauvais continent, mais l’endroit n’aurait pas déplut à Claude Veillot. Les hôtels qui bordent la rue principale sont nombreux et après quelques recherches nous finîmes dans un bouge à 4 dollars la nuit. Quatre murs, pas de fenêtre, deux lits sans draps. Parfait pour l’ambiance des lieux. En plus les vieux camions qui font escale dans le coin ne sont pas loin d’être de la génération du Berliet GBC, pas dans les références de mon compagnon, mais lui aussi appréciait l’ambiance un peu surréaliste de l’endroit.

Rebelote le lendemain. «À la fourche, après le péage c’est à gauche!». Ouais, quelqu’un ne connaît pas la gauche de la droite on dirait. Après une heure la route c’était pas mal rétrécie et devenue en terre. Pas vraiment le genre d’une route qui relie deux grandes villes, même en Colombie. Un peu loin pour rebrousser chemin, on décide de couper par les routes traversières. Au final je ne crois pas que l’on se soit rallongé de plus de 180 kilomètres. Pas si mal, parce qu’en plus on a eu un fun noir sur ces petites routes. L’usure de mes pneus en témoigne.

Ce qui est bien avec ce voyage c’est que quand je crois avoir tout vu, il y a encore plus que la fois d’avant. Dans cet ordre d’idée, mes excuses aux Panaméens. Oui, ils conduisent très mal. Mais j’ai découvert la raison. C’est pour familiariser le touriste qui va vers le sud avec la conduite des Colombiens. Elle est aussi alarmante et dangereuse, mais la densité de voiture et camions sur les routes est, d’après mes calculs, 4,32 fois plus élevée. Tiens un exemple. Le conducteur de base va doubler un camion alors qu’il y a une moto en face (ou une voiture ou un bus, etc.), sur une ligne double dans un virage, jusque là normal vous me direz. Le problème c’est que toi (oui, d’accord pas «toi», «moi» si tu préfères) tu es en train de faire la même chose au même moment et qu’il ne regarde pas dans son rétroviseur, donc on se retrouve à cinq (ben oui, il y aussi la voiture en face qui double la moto, camion, bus, choisissez!) sur deux voies assez étroites en se demandant qui est celui qui va freiner en premier.

Donc je croyais aussi avoir vu le pire de la circulation en ville. Jusqu’à ce que nous arrivions à Cali. Misère! On a tellement tourné au ralenti que ma batterie était presque à plat encore une fois. Mais on a fini par trouver l’endroit où nous passerions Noël. Un couch surfing, organisé par Sebastian. Paola, sa maman, sa sœur et son fiancé, ainsi que sa cousine nous recevaient pour la Navidad. Encore une rencontre de gens incroyables qui nous on reçut avec une générosité sans préjugé, et ils nous ont chaleureusement remerciés d’avoir partagés ce moment avec eux.

Pour en terminer, un petit conseil au voyageur. On peut manger gratuitement en Colombie. J’ai testé pour vous. Dans la Mota, à Medellin. Chaque fois que je me promenais dans la rue à l’heure des repas, il y avait toujours quelqu’un en train de manger dehors qui me proposait une assiette, en disant au voisin qui ne me connaissait pas encore : «c’est le canadien à moto».

Grosse discussion avec Sebastian le soir du réveillon de noël. Il voulait rester un jour de plus à Cali, moi je voulais rouler. Le jour de noël, c’est fait pour faire de la route. C’est pas symbolique dans un voyage ça? Finalement j’ai gagné le débat. Il doit me haïr, Sebastian. On s’est pris des grosses averses. Assez violentes les pluies par ici. Mon quatrième jour sous la pluie depuis mon départ, pas mal quand même.

Mais alors encore une fois, encore un superlatif à ajouter à la collection. La route est la plus sensationnelle que nous ayons vu. Les paysages sont tout simplement incroyables. Nous étions, certes trempés en arrivant à Pasto pour la nuit, mais heureux. Qui demanderait plus à une journée de moto au bout du monde?

Alfredo nous a permis de «surfer» chez lui. Un gros merci a lui car nous avons appelés à la dernière minute dans la soirée. Hélas nous n’avons pas beaucoup conversé avec lui, il se levait tôt le lendemain pour aller travailler.

Nous étions au bout de la Colombie, l’équateur s’alignait déjà à l’horizon.


Medellin, c'est bien sûr la ville de Botero.


Version colombienne des road-train australiens.
De la soupe à tous les repas en colombie. Faite de restes de poissons, viandes, légumes, ou bien avec des testicules de moutons, mmmmmm!!!! Un régal. Il faut dire que le Mexique me manque à ce niveau là. On mange mieux là bas. D'accord pour raison de finance ma journée type était quesadilas le matin, tacos le midi et burritos le soir (j'ai dit type, c'était pas tout les jour, non! Le lendemain je faisais : matin burritos, midi quesadillas et soir tacos!).
Adriana et Laura nous servîmes de guides dans Medellin, nous avons trouvé un chaton dans la rue, adopté aussitôt. Il a été décidé de l'appeller Shannik (Yannick prononcé avec l'accent argentin de Sebastian). Ici après une bonne toilette avec Juan David le fils d'Adriana.
Encore un repas gratuit chez l'habitant en compagnie de Sebastian.
Medellin possède un métro. Particularité intéressante, une des lignes est desservie par un téléphérique.







En colombie, il existe une tradition religieuse un peu similaire à l'immatriculé contraception, enfin je crois! La Novena. Du 16 au 24 avril tous les soirs il y a une prière, suivi de distribution de bonbons aux enfants. Sebastian et moi en furent les vedettes à chaque fois.