lundi 28 décembre 2009

L'hémisphère sud, enfin...


De Pasto on a tracé directement vers Ipiales. Placé sur la frontière avec l’Équateur, la ville n’offre pas grand intérêt si ce n’est l’église de Las Lajas, construite sur un pont.

La route jusqu’à la frontière était aussi amusante que la veille, mais sans pluie.

Pas d’histoire notable sinon au milieu de rien une vision troublante. Je roulais devant, en pleine montagne traversant la route sur un vague sentier un type en uniforme. Pas du tout un uniforme de l’armée régulière, j’en ai vu assez durant les deux dernières semaines pour les reconnaître. Un fusil mitrailleur sur l’épaule, tirant un âne bâté de deux énormes sacs emplis de pommes de terre. Je ne saurais jamais si oui on non (et d’ailleurs je ne veux pas le savoir!) je venais de croiser la route d’un guérillero. Possible, bien que j’ai du mal à croire qu’ils se baladent en plein jour pour faire leur commission.

Le passage de la frontière est des plus simple et j’espère qu’il est signe de ce que nous réserve l’Amérique du Sud. Il ne faut pas être pressé, c’est tout. Deux coups de tampons des deux bords, paperasse minimale. Une heure de temps, pas d’assistant sur les lieux pour nous pomper l’air et quelques dollars si possible.

Nous roulons en Équateur depuis 5 minutes quand la pluie commence. Elle ne s’arrête que 10 kilomètres avant que nous ne franchissions la ligne équatoriale. Elle reprendra 10 kilomètres plus loin. Étrange comme hasard, une fois de plus.

Fidèles à notre habitude nous arrivons dans Quito au moment où la nuit tombe, sous une pluie battante. La galère habituelle pour trouver la maison de Gina, une correspondante de Sebastian. Elle habite chez ses parents et ne peut nous héberger, mais nous nourri et promet de nous faire visiter le lendemain, nous laissons aussi nos motos dans leur garage. Nous trouvons une hospedaje, chez une petite madame bien sympathique pour un prix mini à deux rues de chez Gina. Le lendemain, nous visitons le fameux monument du milieu du monde, telle que confirmé par une bande de scientifiques français du 18ème siècle. De retour chez Gina, je commence à démonter ma moto, je veux resserrer quelques vis, et aussi chercher pourquoi ma moto se comporte bizarrement depuis deux jours. Elle se tortille comme une anguille dans les virages, et au freinage, guidonne à basse vitesse. Mes craintes se révèlent fondées. Le cadre est cassé à deux endroits.

Je ne suis pas sorti de Quito moi on dirait. Nous tenons avec Sebastian un conciliabule de circonstance. Il en a marre de la pluie et trouve qu’il fait trop froid. Il part vers la côte et le soleil. Moi je reste pour faire réparer et veux faire la montagne de toute façon. Nous nous retrouverons si possible dans le sud du pays ou bien au Pérou. Bref au revoir, comme il y a quelques jours à Cartagena. Il s’éloigne sous la pluie, moi je prends un taxi, Gina va me faire visiter le quartier historique de Quito.

Quito est comme un serpent niché dans une crevasse. 5 kilomètres de large, et 35 de long, dans une vallée perchée à 2800 mètres. Pas de chance pour les photos de nuit, l’électricité est rationnée et hormis le palais présidentiel, tous les monuments sont dans la pénombre.

Depuis notre arrivée en Équateur on sent le danger à se promener. Heu! En fait non on ne le sent pas. Mais on nous averti partout du danger. Je ne compte déjà plus les fois où les gens m’abordent pour me dire de bien tenir mon appareil photo, de mettre ma sacoche de réservoir entre mes pieds au restaurant, de ne pas arrêter ma moto dans tel quartier, etc. Même Gina qui me dit qu’il n’y a pas de danger nous fait changer de côté de rue pour éviter de croiser un homme seul et un peu louche à ses yeux. Je ne sais pas trop quoi en penser au final, est-ce pire que les autres villes que j’ai traversé depuis le début?

Tant qu’ils ont des soudeurs qui peuvent me réparer la moto je ne m’inquiète pas trop…



Las Lajas.









Du cochon d'inde rôti, la spécialité culinaire de l'équateur.
Passage de la latitude zéro.




La raie sur l'équateur, heu! Pardon, je voulais dire arrêt sur l'équateur.
Gina, nous guide aux alentours de Quito.



Ça rigole pas la garde présidentielle.






Le palais présidentiel.
Faut bien se reposer des fois.
Cadre cassé depuis deux ou trois jours.