vendredi 23 octobre 2009

y a pas que la moto dans la vie.

Je ne sais pas si c’est pareil pour tout le monde, mais pour moi le voyage est un amplificateur d’émotions. Le moindre petit problème devient la source d’un coup au moral presque insurmontable, la moindre bonne nouvelle entraîne une joie extatique. Le magasin Yamaha du coin, a été d’une prodigalité remarquable quand il fallait me fournir des émotions.

On se souvient que samedi ils m’annonçaient que je serai coincé là deux semaines en attendant mes pièces. Pour employer un euphémisme, ce n’était pas spécialement pour me réjouir. Mardi matin à l’ouverture du magasin, je me présente pour prendre des nouvelles de la livraison de mes pièces. On me répond que le tout sera là d’ici trois jours.

On imagine sans peine, le maelstrom d’émotions que ça peut entraîner, alors que je venais de passer la fin de semaine à échafauder des plans réalistes pour ne pas moisir dans ce bled deux semaines. Mes plans allaient de prendre le bus pour Las Cruces et louer une voiture pour deux semaines de camping vers le Grand Canyon et le Pacifique, jusqu’à téléphoner à Guy Laliberté pour qu’il me prête 30 Millions de dollars que j’aille à Baïkonour pour faire partie du prochain lancement d’un Soyouz. Mais là, avec cette nouvelle je me voyais parti de là avant le week-end suivant.

Merci au passage à Marc, le super sympa livreur de pizza local. Il m’a aidé en me conduisant en ville avec toutes mes affaires de moto entre l’hôtel et le magasin. Les gens du magasin m’ont proposé de laisser mes affaires dans leur atelier le temps que ma moto soit prête. Une fois le tout déposé, ils me disent que même si la pièce est là, il ne pourront pas faire le travail avant mardi prochain, ils sont trop occupés. Ben voyons!!!

Je ne me voyais pas me frustrer tous les jours pour savoir si ça avançait en me morfondant dans le motel. Donc, mercredi matin j’ai sauté dans le bus pour Albuquerque, changement à Las Cruces, pour exécuter mon plan P64 bis annexe 8.

Cette longue introduction pour dire que le Guatemala, ça m’a tout l’air très sympa comme pays. Comment je le sais, humm? J’y suis depuis hier soir 21 heures.

Pas mal beaucoup grâce à internet, il faut le reconnaître. On trouve de tout sur le net. Comme des billets d’avions moins chers que la location d’une voiture pour deux semaines, à condition de pas être difficile sur l’itinéraire, c’est du remplissage de sièges invendus. D’ailleurs je n’ai pas pris le moins cher, il fallait que je change d’avion à Houston, Atlanta et Miami pour Guatemala Ciudad, ça confirme que l’avion est un moyen rapide de voyager, mais pour les gens pas pressés. On trouve aussi un logement chez l’habitant, logé nourri une semaine pour le prix de deux nuits dans un motel miteux. Donc au revoir la frustration de la réparation, je vais prendre une semaine pour parfaire mon espagnol. J'occupe une chambrette au fond d'un jardinet. Avec la fameuse douche à eau réchauffée par l'électricité, invention de Jean-Marie Le Pen lors de son séjour en Algérie