dimanche 8 novembre 2009

El Maestro

Le Maestro s’appelle Benito. Je sais pas d’où il vient mais en moins d’une heure il est arrivé sur son scooter Il est pas du genre bavard le maître. Il a jeté un regard circonspect sur la machine, je lui ai répété les symptômes. Deux ou trois questions bien placées, on sent tout de suite le professionnel. Il c’est un peu entretenu avec Angel, de quoi? Je l’ignore, déjà quand ils me parlent, les locaux, je ne comprends pas grand-chose, mais alors entre eux, oublions ça!

Il à passé un doigt connaisseur dans le pot d’échappement, ôté les carburateurs, posé la main sur les orifices d’admission des cylindres. Puis il me demande d’essayer de démarrer. Verdict du Maestro : «la soupape d’admission du cylindre gauche est mal ajustée».

Ha, ben ça sert à quoi d’en avoir 5 par cylindre d’abord des soupapes!!!

Je n’ai pas le temps d’y réfléchir qu’il a commencé à déposer la culasse. Honnêtement j’étais un peu inquiet par moment. Il jetait les morceaux nonchalamment au sol, prenait des mesures à l’œil et au doigt. Bien sûr il n’y avait pas de cales pour les soupapes. Benito a trifouillé 5 minutes dans les épaves éparses jonchant le terrain, ouvert un moteur ou deux. Il n’a pas trouvé exactement ce qu’il voulait, alors à coup de meuleuse et de lime il a arrangé son affaire. Il a reposé la culasse, remis les carbus, tourné la clef dans le contact, pressé le démarreur. Au quart de tour, elle est partie. J’en suis resté comme deux ronds de flan. Je l’ai serré dans mes bras ce brave homme. Il a eu un petit sourire, celui de l’homme qui a passé sa vie les mains dans le cambouis et que la satisfaction de travail bien fait suffit à remplir de joie simple.

Coût, pièces et main d’œuvre : 60 dollars.

Il était trop tard pour que je prenne la route, alors je me suis trouvé un vrai hôtel pour la nuit. Et permis un petit tour nocturne avec ma moto. Une superbe soirée pour rouler en ville. Cette odeur d’après la pluie, la lumière des phares difractée par l’asphalte encore humide, le ronronnement étouffé de mon moteur, me font oublier la journée de stress d’hier à me demander ce qui allait encore m’arriver avec la mécanique.

Ravi, je me permets un petit changement des burritos et autres tacos, 8 dollars pour ce bon petit poisson.

Surtout, après quatre jours au Mexique, je dois reconnaître que les mexicains sont des gens extraordinaires de gentillesse, et de joie de vivre. Comme me le disait le chauffeur de taxi hier soir en me conduisant à l’hôtel de passe quand je lui ai dit que c’était pas la meilleure journée de ma vie : ‘s’il n’y avait pas de malheur, comment saurions nous ce qu’est le bonheur?’

Hidalgo Del Parral est la ville de Francisco Villa, ici sur son cheval :

Ces fichus rapaces sont partout. Souvent sur le bord de la route, j'ai été pris par surprise une fois, ils étaient deux, et celui le plus proche du bord à décollé avec une trajectoire que j'ai tout de suite analysé comme étant en conflit avec la mienne. Gros écart sur la droite, mais vu l'envergure du bestiaux je me suis pris un coup de son aile dans le casque. Impressionnant!