jeudi 26 novembre 2009

Encore des ruines.

Dans ce voyage je commence à développer deux tendances inhabituelles et involontaires. Je vais au restaurant sans avoir assez d’argent pour payer (trois fois!), et je prends les sens uniques à l’envers (deux fois!). C’est avec cette dernière entorse au code de la route que j’ai fait la rencontre d’Oscar. Je m’apprêtais à faire demi tour après avoir noté la façon dont tous les autres conducteurs de véhicules prenaient toute la largeur de la route et me regardaient bizarrement. Je demandais à ce brave homme assis sur sa moto indienne un hôtel avec sécurité pour la moto. Il proposa de m’accompagner. Puis arrivés, il visita une chambre avec moi pour être sûr que cela me convenait. Le prix lui ne me convenait pas trop, mais je négociais 10 dollars de rabais, ce qui en faisait un hôtel assez acceptable bien que presque aussi cher qu’un motel nord américain. Oscar me donnait aussi le nom d’un restaurant économique et d’un bar à visiter en ville.

Je venais d’essayer le restaurant et entrais dans le bar quand je tombais de nouveau sur Oscar. Après avoir partagé une bière, il me convia à faire la connaissance de son épouse qui travaille dans un café sur la place centrale. Moi qui voulais partir le lendemain après avoir visité les ruines, je me retrouvais bientôt avec une invitation à partager leur repas du midi. Pas de problème, je suis plus à un jour près.

Sans doute le meilleur repas que j’ai fait de ce voyage. J’ai aussi rencontré la mère d’Oscar qui est très fière de ses douze enfants. Du coup je me retrouvais invité à regarder le soir même le match Olimpia-Marathon, c’est une finale, ça ne se rate pas.

Dans l’intervalle, je me rendais aux fameuses ruines. Je me faisais arrêter à un contrôle de police un peu avant l’entrée, je me dis que ce coup-ci j’étais bon pour les flics corrompus qui rançonnent les voyageurs vu que je suis le seul véhicule qu’ils arrêtaient. Mais non! Ils me posent deux ou trois questions sur ma provenance, me souhaitent bienvenu au Honduras, et c’est tout.

Avant de pénétrer sur le site même des ruines on avance sur une large allée au milieu de la forêt. C’est déjà un climat tropical par ici. La nuit ne rafraîchie pas l’atmosphère lourde et les journées sont chaudes et humides. Dans ce bout de forêt, le plus surprenant est sans doute les bruits animaux. On croit deviner des chants d’oiseaux se répercutant entre les troncs des ceibas. Puis on voit d’abord les perroquets, les plus grands et voyants hôtes de ces bois. Ensuite l’amateur d’ornithologie reconnaît des patiaques à crête jaune, des merleux, des plumiers, des stégobulles rieurs. Il ne manque que des galinettes cendrées qui, parait-il, ont été implantées ici par un compagnon de Cortés originaire du Boucheuanois.

Le soir donc, je retrouvais Oscar pour le ‘futbol’. Malgré ce que l’on pense, la vie ne s’arrête pas en Amérique centrale pour une finale de foot. Mais alors par contre elle ralentie pas qu’un peu. Toutes les portes ouvertes crachent les sons brouillés de la rediffusion. Beaucoup de gens choisissent les bars. C’est ce que nous fîmes. Un simple toit de tôle avec un écran de toile. Les esprits s’échauffent assez vite, au rythme des tournées de Salva Vida, la bière locale. En plus Olimpia a perdu 2-0, pas une soirée à retenir. Du coup je me suis levé un peu dans le gaz après cette soirée. Je me vote une journée de repos de plus à Copan. En plus, pour me reposer les rétines, il y a ici une concentration peu commune de très jolies femmes. Et les hommes, ben! Ils portent des jeans, des bottes de cowboy et des chapeaux…


Oscar et sa maman.












Comme on peut le voir la chauve souris, ou Xeletotl était d'un grand recours dans la culture maya. Les attributs mâles de bonne taille nous rappellent que le sang de chauve souris est réputé comme étant un puissant aphrodisiaque. Mais quand on regarde le faciès quasi-humain on constate aussi que c'est une forte et durable source de constipation.