lundi 16 novembre 2009

encore un belle rencontre.

J’avais été prévenu. Par Alfonso. La qualité des routes se dégrade plus l’on se dirige vers le sud du pays. Il avait parfaitement raison! Pas de problème malgré cela pour me rendre jusqu’à Oaxaca. Je m’attendais bien au cirque habituel à l’arrivée dans une grande ville. Mais, là il semblerait qu’il se soit produit un événement perturbant pendant la nuit. Tous les gens qui se trouvaient en voiture autour de Mexico hier se sont donnés rendez-vous à Oaxaca aujourd’hui. Je comptais sur ma chance habituelle pour m’arrêter au hasard devant un hôtel pas cher, avec tous les services nécessaires à mes besoins. Elle m’a laissée tomber ma chance de ce côté-là. Sans doute que je l’utilise dans un autre domaine, comme : «chance d’avoir une moto qui fonctionne deux jours de suite», question de karma on va dire.

J’ai donc tourné pendant deux heures avant de découvrir un hôtel qui puisse nous abriter pour la nuit. J’en ai fait pourtant, des hôtels. Trop chers, pas d’emplacement pour rentrer la moto, etc.

Se stationner est un cauchemar dans cette ville. Au début je cherchais à me stationner correctement, je retirais ma sacoche de réservoir pour ne pas me la faire voler. Vous voyez le genre.

Après 40 minutes de cette routine, je me stationnais en double file directement devant l’hôtel visé. Après 50 minutes, la sacoche restait sur le réservoir. Après 55 minutes je ne remettais plus mes gants. Après 1 heure 10, ma veste était ficelée sur le top case. Après 1 heure et demie, je ne remettais plus non plus mon casque, ma vitesse de pointe allant flirter avec les 6 km/h de toute façon. La chaleur est écrasante, les gaz d’échappement qui ont fait de moi un fumeur passif cet avant midi ont sûrement raccourcis mon espérance de vie de pas loin de 12 mois, et finalement j’ai un hôtel sans connection internet.

Une fois arrivé dans ma chambre, je ne rêvais que d’une douche froide, et ensuite visiter cette ville comme il se doit : à pied. Mais pas si vite, avec tout ce que j’ai suer hier et aujourd’hui, je suis de corvée de lessive d’abord.

Ensuite, je peux enfin découvrir les charmes de cette ville au passé colonial très présent. Bien sûr, il y a le cortège habituel d’églises qui sont le trait marquant de la région (ou du pays?).

La visite du couvent Santo Domingo est recommandée si vous passez dans le coin. Ça prend un bon trois heures, mais le musée est immense et très bien fait. Il y a de nombreux artefacts prélevés à Monte Alban. J’avais déjà envie de visiter ce site, mais après la visite je suis convaincu. Demain, j’irais sur place de bonne heure.

Finalement, le soir venu, je redécouvre la ville sous une lumière différente. Fidèle à mon habitude, je flâne sans but au hasard des rues. C’est samedi, et très animé ce soir. Il y a de nombreux spectacles de rue, la température se prête idéalement à ce genre d’activité oisive. Hélas, je vois un restaurant italien, et en manque de pâtes une fois de plus, je me décide à l’essayer. Si vous voulez être déçu par des fettucine alla carbonara, essayez en au Mexique! J’aurais mieux fait de me laisser tenter par les sauterelles grillées que me proposait une indienne les vendant à même un seau rempli à ras bord. Malgré son sens commercial (elle m’en a offert une gratuite pour goûter), je me dégonflais sur les chapulines.

Dimanche de bonne heure je suis en route pour Monte Alban. Lieu hautement historique et aujourd’hui témoin de la deuxième chute de la moto. J’avais décidé de me stationner avec les bus. Pas que j’ai besoin de tant de place pour manœuvrer mais j’ai pensé que les chauffeurs restant autour de leurs véhicules, se serait plus sécuritaire que dans le stationnement voitures. C’est du sable par terre! En reculant la moto, assis dessus, les pieds touchant à peine par terre (je n’ai pas grandi depuis le départ!), mon pied droit à glissé, et une fois parti, je ne peux rien faire pour retenir le poids de la bécane. Autre découverte intéressante, je ne peux pas la relever seul dans le sable! Personne n’est venu m’aider non plus. Jusqu'à ce qu’un cycliste vienne à passer par là, coup de bol.

Monte Alban en plus de ruines bien conservées, ce matin là offrait en bonus un car de touristes français débarqués 25 minutes après moi. On sait que ça peut nuire à la visite de n’importe quel site.

Une chance j’en avais presque terminé de ma visite quand à débarqué le car de touristes brésiliens. Ils ont une tendance, assez fâcheuse à mon goût, à se héler d’un bout à l’autre du site sans égard pour le reste de visiteurs à la recherche de recueillement sur ces hauts lieux de la culture Zapotec. Culture qui à mon humble avis plaçait le nombre d’escaliers dans une seule ville comme un critère de développement d’une civilisation (voir photos!) .

Je quittais l’endroit lorsque j’avisais un Land Rover Defender immatriculé en France, un jeune homme et visiblement sa maman, s’affairaient autour. Pris d’un nouvel élan de sociabilité, j’engageais la conversation. Ce voyage, me réserve décidément de belles surprises au niveau des rencontres. Je fis donc la connaissance de Véronique, Bruno et Jonathan. En tour du monde avec leur Land Rover. On c’est très bien entendu je crois. En tout cas ils m’ont nourri à midi, c’est un signe. Après avoir parlé quelques heures des plus agréables, je prenais congé, ayant quand même de la route à faire. Véronique me rattrapait sur le stationnement et me proposait de faire un bout de route avec eux et de manger en leur compagnie ce soir là. Elle se proposait de faire des pâtes, étant donné que j’avais réussi à placer habilement dans la conversation ma déception carbonaresque de la veille.

Ils ont l’habitude de faire du camping sauvage, et l’idée était des plus séduisantes. Bruno a le nez pour dénicher des endroits supers pour ce genre d’activité. Quelle soirée mémorable. Au fond d’un chemin en cul de sac entre les champs d’agaves. Avec la douche en arrière du Land Rover, dîner au clair d’étoiles qui s’étaient mises à briller de tous leurs feux pour nous ce soir,et dodo sous la tente.

La conversation fut très agréable et je pourrais dire pas mal de choses sur les qualités de la famille Charlet, mais le plus impressionnant est leur sérénité je pense.Leur site est ici : http://tourdumonde.charlet.free.fr/

Il y a une grosse différence entre la sierra du nord et celle d’ici. Dans le nord on n’entend pas un seul bruit. Le silence absolu en devient assourdissant à force de vide sensitif. Ici c’est animé du chant des criquets et de plein de vie courant et rampant dans les bosquets. J’ai très bien dormi, et je tombais dans les bras de Morphée en me disant que je ne regrettais pas d’avoir trimballé cette tente jusqu’ici.

Après un petit déjeuner préparé par Véronique, je prenais congé de mes nouveaux amis, non sans avoir copieusement fait un sort à leur réserve de brioche.

Un petit arrêt pour midi sur la place du marché de Santo Domingo Tehuantepec pour un lunch rapide dans un petit recoin sombre à l’hygiène sans doute douteuse. Ville surprenante pour moi. On est proche de la mer, et l'odeur de marée m'emplis les narines. Autre détail, les villes mexicaines sont très propres, pas celle-ci.

Pause du soir à Tuxtla Guitierrez, qui ne me charme guère. Trop occidentale et bruyante. Par contre j'avais envie de crèpes au chocolat. Ça n'a pas été facile à expliquer à la serveuse, mais ils ont réussis à m'en faire. Génial le Mexique. Sauf peut-être que la musique d'ambiance du resto me passe du Céline Dion!!!

Oaxaca :











Capoiera dans la rue à Oaxaca:



Monte Alban :





Santo Domingo :