dimanche 22 novembre 2009

Hors des sentiers battus


En y repensant, je me demande si ce n’était pas une erreur!

Face à Panajachel se dressent les volcans jumeaux Tomilàn et Atitlàn, et un peu sur la droite, San Pedro. Il y a une route que fait le tour du lac jusqu’au village de San Pedro. Mais, j’ai encore voulu faire mon malin. Il y a plusieurs villages indigènes qui séparent Panajachel de Tomilàn, et ils sont reliés par un chemin qui doit offrir une vue plus avantageuse du lac.

Au début, ça allait plutôt bien. Village sympathique aux rues étroites, Santa Catarina ne fut pas un gros challenge. Après le deuxième village, aux rues encore plus étroites et tortueuses à la déclivité importante, les choses se gâtent sérieusement.

On se sent un peu hors de notre monde, toutes ses femmes vêtues de la même tenue traditionnelle qui sont partout, à qui portant un fagot de bois sur la tête, à qui quelque ballot entouré d’un linge impose un dépaysement assez total. Ces rues absolument pas faites pour les véhicules automobiles, mais plus pour les ânes, donnent une impression de ce que pouvait être une ville d’Europe au moyen-âge. Et puis il fallut attaquer la piste. Elle aussi faite pour les bêtes de bâts. Des ornières profondes creusées par les pluies, des roches grosses comme des ballons, du sable mou. Et les pentes, des murs!!! Les montées sont assez brèves, mais en épingle à cheveu. Dans certaines, je dois reculer pour m’aligner avec la montée suivante.

À la première difficulté technique, mon premier réflexe fut le mauvais. La roue avant s’enfonçait dans le sable mou, forçant le guidon vers la gauche, couchant la moto sur le côté. Une option que je ne voulais pas me permettre, étant donné que sur le plat je ne peux déjà pas relever la bête. Une chance, le deuxième réflexe est arrivé juste à temps. Le bon celui-là. J’ai ouvert les gaz en grand. Quelle moto impressionnante quand même. Elle a réagit instantanément, malgré la charge quelle portait, malgré le sous régime dans lequel je l’avais laissé tomber. Bond en avant brusque, pendant que la roue arrière se creusait une ornière, projetant pierres et roches dans une grêle minérale que je ne me retournais pas pour contempler. S’en suivi plusieurs heures d’un manège qui paru sans fin. Je ne sais par quel miracle je ne suis pas tombé, ce qui aurait été vraiment très pénible, mais sûrement pas grâce à mes qualités exceptionnelles de pilote.

Je n’en ai pas profité pour admirer le paysage, ma concentration n’était interrompue que part les lourdes gouttes de sueur me tombant sur les yeux. Je voyais bien la guerre que se livraient volcans et nuages par contre. Ces derniers se jetaient avec une force qui paraissait amplifiée par le vent violent sur les arrêtes rocheuses qui opposaient une résistance têtue. Le spectacle des nuages se déchirant dans un sacrifice inutile ne me distrayait pas longtemps car je ne voyais pas le bout de mon ascension et celle ci requerrait beaucoup d'energie .

Pour combler le tout, le temps que j’arrive au pied des volcans, les nuages avaient remplis le ciel dans leur lutte dérisoire pour un territoire à mes yeux immuable, et me cachaient la vue des sommets. J’ai pris la première route que j’ai trouvée, sans même me demander où elle menait. Sortir de ces chemins infernaux, peu importe le reste…




Un cauchemar du gars d'hydro: